lundi 23 mars 2020

La Voie Paradoxale épisode 1

Épisode 1


La taverne était bondée. La plupart des consommateurs était des journaliers travaillant aux champs. Varnilde était une petite planète agricole. Les moissons marquaient un moment important de l’année. Aussi leur fin étaient pour les paysans de la planète un bon moment pour faire la fête.
Le jeune Idriss Halleck chantait en s’accompagnant de son luth. Il s’agissait d’une activité risquée. Varnilde était fief de la maison Hagen. Le chef de la maison, Christopher passait pour un des hommes les plus cruels de la galaxie, ou au moins de l’Empire Originel. Cette réputation était amplement justifiée. Christopher Hagen s’avérait un spécialiste tant des tortures physiques que mentales. Il avait tué nombre de ses rivaux de ses propres mains. Il quittait rarement Varnilde, et lorsqu’il se décidait à le faire, il le faisait incognito. La plupart des grandes maisons de l’empire avait en effet lancé un contrat contre la maison Hagen. Christopher avait pris nombre de décrets totalement iniques. L’interdiction de la musique était l’un d’entre eux.
On racontait que des villageois qui avaient enfreint l’un ou l’autre des règlements stupides édictés par Christopher étaient conduit à la capitale planétaire et on ne les revoyait plus. Idriss n’avait beau avoir que seize ans, il avait vu de nombreuses fois les milices de la maison Hagen venir arrêter un ou l’autre des habitants de la petite communauté. La délation était encouragée. Mais bien souvent l’on arrêtait le délateur aussi bien que la victime. On racontait que Christopher avait besoin de plus en plus de victime pour satisfaire ses penchants pervers.
Idriss chassa toutes ses préoccupations de sa tête. Il était là pour distraire les paysans. Et d’ailleurs l’ambiance de la salle était joyeuse. Au premier rang se tenait un vieillard à barbe blanche. L’homme semblait fragile, prêt à casser comme du verre. Mais pourtant Idriss était sûr qu’il avait fait sa part de travail comme tout les autres journaliers. L’alcool circulait entre les tables. Les hommes tapaient des mains pour accompagner la mélodie.
Et soudain la porte s’ouvrit violemment. Un groupe de miliciens venait d’entrer dans l’auberge. Il se dirigeait d’un pas décidé vers Idriss. Le silence venait de tomber et les paysans détournaient le regard du jeune musicien. Idriss se dit qu’il aurait aimé vivre sur un autre monde. Un planète gérée par des maisons comme les Morituri ou les Van Eflin, connues pour leur sens de la justice et leur goût de la liberté. Un seul regard suivait encore le musicien que les gardes entouraient maintenant, celui du vieux journalier.
« Et toi le jeunot, tu sais pas que la pratique de la musique est interdite. Suis nous.»
Le sergent donna un coup de poing violent dans le visage du jeune homme.
« Non arrêtez.
– Fallait y penser plus tôt jeune crétin.»
Deux miliciens le ceinturèrent et le poussèrent hors de l’auberge. Sur la place du village s’était posé un glisseur. C’est vers là qu’ils entraînèrent le jeune homme. Les soldats s’emparèrent des matraques qui pendaient à leur ceinture.
« Avant de te laisser au gros Christopher, on va s’amuser un peu, dit le sergent.
Les hommes commencèrent à frapper. Idriss se tordait sous les coups.
– Vous devriez vous attaquer à un adversaire de votre taille, soldats.
Les miliciens se retournèrent et virent devant eux le vieux journalier à barbe blanche.
– Eh grand père tu ferais mieux de retourner chez toit. Ce n’est plus de ton âge de jouer les héros.
– Je suis juste venu vous dire que vous alliez tous mourir.»
Les soldats se mirent à rire à gorge déployée. Comment avoir peur d’un ridicule petit vieillard. Alors la voix du vieillard s’éleva encore plus pure que le cristal. Il entonna les harmoniques mortelles qui viendraient à bout de ces miliciens prétentieux.
Lorsque la douleur se mit à vriller leur crâne les miliciens commencèrent à s’arrêter de rire.
« C’est un enfoiré de Murano.»
Le sergent n’eut pas l’occasion d’en dire plus avant que sa cervelle n’implose à l’intérieur de la boite crânienne.
Des cinq miliciens il ne restait que des corps sans vie. Idriss contempla l’étrange vieillard.
« Tu pouvais tuer ses hommes de deux manières, avec ta voix et avec ton instrument. Je peux faire de toi l’un d’entre nous. Bienvenue dans l’école Murano.»
L’école Murano était l’une des quatre écoles d’assassins patentées de la galaxie. L’école Murano était l’école des musiciens. Mais il y avait aussi les bouffons de Ko, les courtisanes de Kiosha et les bretteurs de Quallar.
Idriss réfléchit peu. Il avait une chance de quitter Varnilde et surtout d’apprendre à se venger de Hagen le porc.

Par la grande baie vitrée du palais, Eléonore regardait la ville. Le ballet lumineux des véhicules volants et des véhicules de surface illuminait la nuit. On eût presque dit d’industrieuses lucioles.
Eléonore était heureuse depuis qu’elle travaillait sur Alma Mater. Alma Mater, planète ville de plusieurs milliards d’habitants, capitale de l’Empire Originel. La jeune femme occupait le poste de garde du corps de la princesse Isabeau, fille de l’impératrice Cornélia. Depuis qu’elle avait quitté Opaline c’était sans doute ce qu’elle avait connu de mieux. Comme de toutes les jeunes femmes de son âge issue de la planète matriarcale, elle effectuait un service mercenaire obligatoire de cinq ans. Elle avait été tour à tour mercenaire, garde du corps, chasseuse de prime. Comme beaucoup de ses compatriotes, elle savait déjà qu’elle ne retournerait pas sur Opaline. On disait que seule deux Opaliniennes sur dix retournaient au bercail. Et ce n’était pas exagéré. Les jeunes guerrières découvraient des sentiments nouveaux : l’amour, l’amitié, l’attrait de l’inconnu. Eléonore voyait de jour en jour se développer une réelle complicité avec la jeune princesse qu’elle était censée protéger. Et peu à peu la complicité devenait amitié. Isabeau était la seule véritable amie qu’elle n’ai jamais eu.
La jeune Opalinienne en était là de ces réflexions quand un pas souple se fit entendre derrière elle. Elle savait à qui appartenait ce pas léger. Graon le Griss, était son équipier pour la veille de cette nuit. Comme tout ceux de sa race Graon ressemblait à un grand félin humanoïde à la peau marbrée.
« Le mal du pays ? dit le non humain à la jeune femme.
— Non, je réfléchissais. Il faudrait être fou pour avoir la nostalgie d’Opaline. Des landes, des tourbières et des toundras à perte de vue. C’est sans doute une des planètes les plus déprimantes de cette galaxie.
Soudain le Griss se tendit. Il huma l’air.
— Des odeurs étrangères. Une odeur dominante et une multitude de fragrances mineures. Nous avons une intrusion.»
Le Griss avait déjà dégainé son épée. Eléonore le soupçonnait d’être membre de l’école Quallar. Les bretteurs étaient en effet la seule école d’assassin à admettre les non humains dans leur rang. La jeune femme avait eu déjà l’occasion de voir l’être félin s’entraîner à l’escrime. Il était tout bonnement impressionnant.
« D’où est - ce que cela vient ?
– L’étage en dessous, répondit Graon.
– Alors on y va, dit Eléonore.»
La jeune femme tenait d’une main une rapière et de l’autre un pistolaser. Elle s’élança dans l’escalier suivi par le Griss.
Prudemment le duo s’engagea dans le couloir. Ils finirent par apercevoir une silhouette sombre qui se mouvait silencieusement. Il s’agissait d’une femme à n’en pas douter. Graon fonça sur la nouvelle venue, tandis que l’Opalinienne lui décochait une salve de laser. L’inconnue encaissa les décharge sans broncher. Elle passa sa main dans ses cheveux et jeta quelque chose en direction de l’homme félin.
« Attention Graon, cria Eléonore tout en envoyant une nouvelle rafale à l’agresseur mystérieux.
Graon bondit de coté pour éviter le projectile. Mais contre tout attente le projectile s’arrêta dans sa course et changea de direction pour atteindre Graon. Eléonore tira en direction du projectile qui tomba sur le sol aux pieds du Griss. Il s’agissait d’un insecte longiligne doté de mandibules proéminentes.
L’intruse était entièrement vêtue de noir, une cagoule rabattue sur son visage. Le bracelet qu’elle avait au poignet quitta mystérieusement son emplacement pour voleter à quelques mètres du sol. Il s’agissait d’un petit serpent possédant deux petites ailes atrophiées. La petite créature cracha un jet de flamme en direction de l’homme félin. Celui ci dévia le jet d’un brusque mouvement de l’épée. Une mante scorpion volait à présent près de l’étrange jeune femme. Eléonore visa l’insecte qui tomba sur le sol. Graon lança sa dague vers l’intruse. Il la toucha en plein abdomen. Mais elle ne sembla pas souffrir du tout et se permit même d’arracher le projectile en gratifiant ses deux adversaires d’un grand sourire.
« C’est une guerrière écologique, dit Graon.
– Je croyais que les guerriers écologiques avaient disparu.»
Le Griss fit un geste vers la fenêtre située au fond du couloir avec un clin d’oeil en direction d’Eléonore. L’Opalinienne comprit tout de suite l’intention du félin. Il voulait acculer leur adversaire contre la fenêtre et provoquer un mouvement malheureux de sa part. Ainsi déséquilibrée l’inconnue ferait une chute mortelle.
On ne pouvait en effet guère arriver d’une autre manière à bout d’un guerrier écologique. Ceux ci était équipé de symbiotes auto-guérisseurs qui soignaient la moindre blessure.
Eléonore déclencha le lance fléchettes dissimulé dans sa manche. La guerrière écologique bondit en arrière pour éviter la grêle de projectiles qui s’abattait sur elle. Graon lui se rapprochait par bonds. Eléonore avançait elle aussi vers la jeune femme. Encore une fois celle ci mit sa main dans ses cheveux Et lança à nouveau comme lors de sa première attaque un phasme venimeux. Eléonore abattit l’insecte d’un coup de laser. La guerrière écologique était maintenant à quelques pas de la fenêtre. Graon fit un clin d’oeil à Eléonore. Les deux gardes du corps chargèrent en direction de l’inconnue, l’épée en avant. L’intruse recula. Et bascula en arrière brisant la baie vitrée. Ils entendirent un sifflement. Ils se penchèrent par la fenêtre fracassée. Et virent la guerrière écologique réceptionnée par une énorme créature volante ressemblant à une immense raie manta.
« Ainsi les guerriers écologiques n’ont pas disparu, dit Eléonore.
– Ils ont dû trouver refuge quelque part dans les Amas Francs.»
Les guerriers écologiques avait été exterminés quelques siècles auparavant par les forces impériales à la suite d’une expédition punitive. Eléonore rassembla le peu qu’elle savait dans sa mémoire. Les guerriers écologiques étaient une organisation de tueurs à gage. Ils avaient à ce que l’on racontait une éthique qui les empêchait d’accepter n’importe quel contrat. Mais ils devaient avoir bien changé. Leur principal atout était d’utiliser des armes vivantes : plantes et animaux.
Qui pouvait bien utiliser leurs services et surtout pourquoi ne pas faire appel à l’une des quatre écoles d’assassins patentées ? Il aurait été si facile d'infiltrer une courtisane Kiosha dans l’entourage de la jeune princesse.
« Allons voir comment va la princesse, proposa Eléonore.
– Et surtout, il faudra savoir quelle mesure prendre pour sa sécurité.»
Les deux gardes du corps s’éloignèrent dans le couloir.

Theudas Gris avançait sur la plate forme en direction de son adversaire. Il s’efforçait de pas penser à la mer de lave qui s’étendait quelques mètres plus bas.
Theudas exerçait la profession de gladiateur judiciaire. Les duels judiciaires avaient permis de faire cesser les conflits armés entre grandes Maisons qui ensanglantaient l’Empire Originel. D’autres nations comme la confédération des Cités Planètes avaient également adopté ce mode de règlements des conflits. L’offensé décidait des conditions du duel.
Et il fallait être tordu pour organiser un combat à quelques mètres au dessus de la grande mer de lave d’Epsilon. Mais Theudas devait affronter le champion de la Maison Hagen. Il jaugea son adversaire. Ce dernier était jeune et avait un regard inflexible. Sa fébrilité trahissait un consommation forte de drogues de combat. Theudas, lui avait toujours refusé d’en consommer. Certes les drogues de combat permettaient d’accroître les capacités physiques du gladiateur, mais affaiblissaient d’autant les performances mentales. Theudas lança un premier assaut contre son adversaire. Les épées s’entrechoquèrent. Le jeune gladiateur anonyme avait réagi vite, lançant sa parade en même temps que l’assaut de Theudas. Celui - ci n’avait pas l’intention d’entacher son palmarès d’une défaite. Il était invaincu et ce depuis son premier combat. Ce qui lui valait d’avoir la confiance de moult grandes Maisons. De plus sa côte était forte auprès des bookmakers et des milliers d’yeux anonymes suivaient sa prestation sur écrans tri D.
Theudas décida de d’exécuter une feinte. Le jeune homme para à nouveau, mais Theudas avait lu l’hésitation de son adversaire dans son regard. Les drogues permettaient à son vis - à - vis d’être plus rapide et Theudas savait qu’il fallait transformer l’avantage de son adversaire en handicap. Au dessus d’eux le glisseur attendait que l’un des deux hommes cède et s’écroule sur le sol de la plate forme antigrav. De temps en temps des flammes venaient lécher la base de la plate forme. La chaleur était infernale. Et Theudas en souffrait autant que son adversaire.
Theudas lança une nouvelle feinte plus complexe. Le champion des Hagen lança maladroitement son épée puis bloqua l’attaque du gladiateur expérimenté d’une passe maladroite. A nouveau Theudas feinta. L’adversaire fut encore plus hésitant. Son esprit embrumé par les drogues ne lui permettait pas prendre une décision rapide. Il frappa et n’arriva pas à bloquer l’épée de Theudas. Ce dernier put atteindre le jeune gladiateur en un second mouvement. La blessure au torse avait pris le jeune homme complètement au dépourvu.
Il répugnait à Theudas de continuer le combat. Mais il s’agissait d’un combat à mort. Ceux - ci étaient rares. Mais il était bien dans les manières de Hagen le porc de se délecter d’un massacre. Dommage se dit Theudas, avec un peu d’expérience le jeune homme aurait fait un bon gladiateur. Mais il chassa ses états d’âme de son esprit et frappa derechef, blessant à nouveau le jeune homme qui s’effondra sur le sol. Le sang coulait à gros bouillons de la fêlure pratiquée dans son armure. Il ne lui restait que quelques secondes à vivre.
« Combat terminé, annonça Theudas avec son communicateur. Vous pouvez venir me chercher. »
C’est avec soulagement qu’il vit le glisseur piquer vers la plate forme. Il lui hâtait de quitter les lieux. La chaleur de fournaise qui régnait ici, l’avait fatigué. il grimpa dans le véhicule. Le poste de pilotage était occupé par deux hommes portant robe et capuche. L’un d’entre eux se tourna vers Theudas dévoilant un visage légèrement verdâtre. Ces êtres, Theudas ne les connaissait que trop bien. C’était pour les fuir qu’il était devenu gladiateur. Le premier des deux êtres braqua vers lui un laser. Theudas lui envoya un coup d’épée instinctif lui tranchant net le bras. D’un deuxième coup d’épée il acheva son adversaire d’un coup au cœur. Le pilote se retourna mais Theudas arriva à le faucher, le tuant net d’une ample passe de son arme. Il éjecta les deux cadavres dans la mer de lave et prit les commandes du glisseur.
Theudas se souvint des événements qui quelques années plus tôt l’avait conduit à devenir gladiateur. Il avait dû essuyer à plusieurs reprises l’attaque de ces êtres à la peau verdâtre. A l’époque où les tentatives d’assassinat avaient commencé, Theudas était fils cadet d’une Maison mineure. Il était promis à une grande carrière dans l’administration impériale. Et il avait dû y renoncer. Bon escrimeur, il était devenu gladiateur pour se cacher espérant que ses mystérieux ennemis perdraient sa trace. Mais il n’en était rien. aujourd’hui, ils l’avaient retrouvé et il lui faudrait sans doute renoncer à sa carrière de gladiateur.
Quelques heures plus tard, il était à son hôtel. Il avait rejoint son entraîneur, Hugo Van Dorn. L’homme avait la cinquantaine et était ancien gladiateur lui même. Pour lui, Theudas était de loin le meilleur gladiateur qu’il avait entraîné.
« Hugo, je vais arrêter ma carrière.
– Tu es au sommet de ta gloire. Tu as encore quelques belles années devant toi.
– Ils m’ont retrouvé. J’ai réussi à éliminer les deux tueurs qu’ils m’ont envoyé.
Hugo était une des rares personnes que Theudas avait mis dans la confidence.
– Qu’est ce que tu vas faire maintenant ?
– Aller dans l’Empire du Milieu. Là bas il n’ont ni ordinateur, ni intelligence artificielle. Ce sera plus dur pour eux de me retrouver. Mais avant cela, je vais rendre visite à un vieil ami sur Shitani.
– Bon vent l’ami. Tu sais pas tout le fric que tu as pu me rapporter. Je vais devoir me trouver quelqu’un d’autre. J’espère qu’il sera aussi doué que toi.»

L’entrepôt était semblable à tant d’autres dans les bas fonds d’Alma Mater. Elle était arrivé en avance à son rendez-vous. Après l’échec de sa mission, elle se serait bien passé d’une entrevue avec le commanditaire de l’ordre.
Les Anciens le lui avaient ordonné et elle devait se soumettre. On lui avait demandé d’assassiner une femme au palais impérial sans prendre le soin de préciser son identité. Elle n’était qu’un exécutant au sein de l’ordre des guerriers écologiques. Elle n’avait pas à savoir.
Enfin un glisseur arriva et deux hommes en sortirent. Le premier était un homme obèse, chauve dont le physique entraînait inexorablement un sentiment de répulsion. Le second était un jeune homme d’une vingtaine d’années dont le visage n’était qu’un masque de cruauté. Elle reconnut ces deux hommes même si elle ne les avait avait jamais rencontré : Christopher Hagen et son fils cadet Stephen.
Aussitôt après la sortie des deux hommes deux gardes en armure se positionnèrent derrière eux. Enfin le dernier passager du glisseur sortit : un homme vêtu d’une ample robe et dont le visage était dissimulé par une capuche. Il resta en retrait près du véhicule.
Christopher s’approcha de la jeune femme.
« Ainsi vous avez échoué.
– Il y avait une amazone d’Opaline et un bretteur du Quallar. Je n’avais pas prévu de quoi neutraliser de tels adversaires.
– Peu importe vos excuses. Je n’ai pas payé votre ordre pour vous voir échouer. Rassurez vous, vous n’en aurez plus l’occasion. Votre ordre sera content de s’être séparé d’une branche pourrie.»
La jeune femme comprit le sort funeste que lui réservait Christopher Hagen. Celui leva la main avant même d’avoir prononcé ces derniers mots. Les deux gardes tirèrent avec leurs armes des projectiles à haute vélocité.
Hagen se détourna de la jeune femme qui venait de s’écrouler sur le sol de l’entrepôt.
« Pourquoi avez vous confié l’assassinat de la princesse Isabeau aux guerriers écologiques ? Il aurait été nettement plus simple d’introduire une courtisane Kiosha ou un Bouffon Ko dans l’entourage de la princesse.
– Mais, il ne t’es pas venu à l’esprit que je désirais cet échec. Le recours à des assassins patentés présentait un gros inconvénient. Le palais aurait organisé une enquête et on serait sans doute remonté jusqu’à moi. Tout ce que je veux c’est pousser la princesse hors du palais. Après la tentative, ils vont la mettre en sécurité ailleurs sur une autre planète. Et c’est dans l’espace que nous interviendrons. La princesse aura été victime de pirates. C’est un plan infaillible.»
Les deux hommes rejoignirent le glisseur. Ils auraient été fort surpris de voir la jeune femme se relever quelques minutes après leur départ. On ne se méfiait jamais suffisamment des symbiotes auto-guérisseurs.


La jeune femme avait été trahie. Elle comptait avoir des explications sur tout ceci. Et pour ce faire, elle devrait rentrer dans la clandestinité. Cela ne lui serait guère difficile puisqu’officiellement, elle était morte. 

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