mardi 31 mars 2020

La voie paradoxale épisode 9

Episode 9


La banquise s’étendait à perte de vue. Seul tranchait sur le blanc immaculé la silhouette massive de la Cathédrale Alpha. Des milliers de petits glisseurs attendaient les pèlerins.
Sheila et Idriss s’étaient mêlé à un petit groupe. Ils embarquèrent dans le glisseur vétuste qui devait les conduire à la cathédrale. Le monument se rapprochait de plus en plus.
Les deux protecteurs de l’élu avait revêtu la robe réglementaire porté par les pèlerins de l’Eglise de la Divine Incarnation Naturelle.
« C’est la première fois que vous faîtes le pèlerinage, leur demanda un homme
– Oui, répondit distraitement Idriss
– Comment cela va se passer ? questionna naïvement Sheila.
– Vous devrez suivre les Fils de l’Arbre. Ils vous guideront pendant les cérémonies.»
Au bout de quelques instant ils posèrent le pied sur le débarcadère et passèrent la porte impressionnante de la cathédrale.
« Qu’est ce qu’on fait maintenant? demanda Idriss.
– On attend une intersection entre deux couloirs et on en profite pour fausser compagnie au groupe.»
Ils n’eurent pas à attendre longtemps. Une fois dans le couloir ils se débarrassèrent de leurs encombrantes robes.
« On ouvre l’oeil, dit Sheila. Il ne faut pas oublier que l’on ne sait pas ce que l’on cherche.»
Ils durent à nouveau bifurquer dans un nouveau couloir pour éviter un groupe de moines. Ils arrivèrent bientôt dans une pièce plus vaste d’où partaient plusieurs couloirs. Ils en prirent un au hasard. Malheureusement devant eux se matérialisa un groupe de moine, sans doute les fameux Fils de L’Arbre dont avaient parlé les pèlerins. Ils s’avançaient sans un mot vers Idriss et Sheila. Ces derniers purent distinguer leur traits, même si ceux ci étaient à demi dissimulé par le capuchon de leur robe. Leur peau était légèrement verdâtre. Sheila n’eut aucune peine à reconnaître ces personnages. Ils ressemblaient traits pour traits à la créature étrange qu’elle avait aperçut dans l’entrepôt.
Sheila passa sa main dans ses cheveux et envoya un phasme venimeux. Pendant ce temps Idriss dégaina sa flûte et entama une série d’harmoniques mortelles. Sheila décocha un autre de ses projectiles vivants. L’un des moines tomba. Les survivants ouvrirent la bouche avec une étonnante synchronicité. Ils vomirent lentement une vapeur verte vers leurs deux assaillants.
Aussitôt Sheila ordonna à l’un de ses nombreux symbiotes d’absorber le gaz. Les projectiles de Sheila et les harmoniques d’Idriss firent merveille bientôt les moines chancelèrent l’un après l’autre.
Sans perdre de temps, Sheila et Idriss reprirent leur progression. Bientôt ils découvrirent un escalier s’enfonçant dans les entrailles de la cathédrale. Ils arrivèrent bientôt devant une porte. Sheila confia à un petit insecte le soin de crocheter la serrure. Décidément, l’arsenal des guerriers écologiques s’avérait plein de surprise pensa Idriss.
Ils se trouvaient devant une immense salle. Au centre trônait un arbre gigantesque. Tels des fruits, des homoncules verts de diverses tailles, allants de celle fœtus jusque à celle de l’homme adulte pendaient de ses branches.
« Mon dieu, dit Idriss, nous devons détruire cette horreur.»
Le lézard volant que Sheila portait en guise de collier s’envola et s’approcha de l’arbre. Il cracha une gerbe de flammes. L’arbre prit feu. Les deux compagnons partirent par le chemin qu’ils avaient emprunté à l’aller. Une certaine agitation régnait dans la cathédrale. On entendait des bruits de pas précipités dans toutes les direction. La fin de l’arbre cauchemardesque avait sans doute provoqué un début de panique chez les moines.
Bientôt Sheila et Idriss se trouvèrent face à un groupe de Fils de l’Arbre au détour d’un couloir. Idriss commença à entonner quelques notes tandis que Sheila les criblait de projectiles vivants. Les deux compagnons commençaient à avoir le dessus. Mais ils entendirent des bruits de pas précipités derrière eux. Un autre groupe de moine arrivait. Ils étaient bien une dizaine pensa Idriss. Sheila et Idriss décidèrent de s’occuper chacun de l’un des groupes. Mais bientôt d’autres moines arrivèrent. Les deux combattants se consultèrent du regard et plongèrent vers la fenêtre pour échapper à folle ruée des moines.

Eléonore avait à nouveau fait le même cauchemar, mais ce matin là, elle se souvint d’un détail. Après son sauvetage, les guerrières dans le glisseur faisaient allusion à un mystérieux centre et à d’anciens documents. Peut - être que c’est dans ce mystérieux centre que se trouvaient les plus anciennes archives d’Opaline. Restait à savoir où il se trouvait. En tout cas le lieu n’était guère éloigné du lac gelé où elle avait vécu cette terrible expérience. Puis elle se souvint du rocher aux formes bizarres qui la toisait depuis la rive. Ce rocher était là sur une plaine dépourvue du moindre relief. Il était artificiel et servait à dissimuler le centre où étaient dissimulées les véritables archives de la planète.
Elle se confia à Theudas.
« Et comment allons nous, nous y introduire.
– Par la porte comme des grands. Il faut simplement demander l’autorisation de consulter les documents.
– Ce centre est secret. Donc ce n’est pas aussi simple.
– Nous avons en charge la sécurité de l’élu. Les documents concernant la Sorcière Génétique nous permettrons de mieux le protéger. Donc les autorités d’Opaline ne peuvent s’opposer à notre intervention.
– Tu crois que ça va marcher ?
– On ne risque rien à tenter le coup.»
Theudas était dubitatif. Mais il laissa Eléonore exécuter son plan. Si il échouait, l’on pourrait envisager une autre manière. Mais Theudas espérait malgré tout que le plan insensé d’Eléonore fonctionne sans accrocs. Il valait mieux avoir la coopération des autorités opalinienne. Si ils étaient obligés d’user d’une autre méthode, ils seraient peut - être obligé de quitter l’abri sur que représentait Opaline.
Eléonore revint quelques heures plus tard porteuse de bonne nouvelle.
« Ils nous autorisent à pénétrer dans le saint des saints.»

La petite flottille était prête à appareiller. Alexander en prendrait le commandement. Avant de partir il fit ses dernières recommandations à l’Homme au masque blanc. Son organisation était entre de bonnes mains, même si elle devait changer de nature. Mais Alexander savait bien que le passé était mort. Désormais c’était l’héritier de la maison Hagen, qui revenait en conquérant sur ses terres. L’Empire Originel n’avait que trop toléré Christopher et ses frasques sanglantes. Le fief devait passer entre les mains d’un humain dans tout les sens du terme.
Khalid Jester avait tenu à accompagner son ancien chef dans sa croisade. Alexander avait accepté. Il savait que son ancien bras droit ferait un excellent conseiller.
La petite centaine de vaisseau s’ébranla. Ils atteignirent les uns après les autres le point de téléportation. Bientôt Alexander serait sur Varnilde.

Contrairement à ce à quoi ils s’étaient attendus les archives du centre étaient mal classées. Ils durent fouiller longtemps dans des locaux sombres. Ils compulsèrent de vieux dossiers rangés depuis longtemps sur des étagères poussiéreuses. Ils visionnèrent de vieux cristaux de données. Enfin ils découvrirent des données suffisamment vieilles pour être intéressantes.
On parlait de la Sorcière Génétique, un ordre religieux féminin qui agissait dans le plus grand secret. Il semblait que l’ordre en question s’était créé pour combattre quelque chose. Dans les documents que Theudas et Eléonore avait compulsé il était aussi question des Ingénieurs de la Voie Paradoxale. On parlait d’une intelligence végétale qui représentait un certain danger pour les projets de la Sorcière Génétique. Le nom de la planète Cerdandi revenait souvent. C’était là bas que se trouvait cette intelligence végétale.
Les Opalinienne était issue d’un groupe dissident de la Sorcière Génétique qui souhaitait détruire l’intelligence végétale. Elles arguaient à l’époque que cette intelligence devenue autonome était trop puissante. Elle faisait planer un danger sur la galaxie et essaierait sans doute de la contrôler. Il fallait la détruire sans attendre qu’elle n’interfère avec les projets de l’ordre. Mais l’ordre pensait que tant que ses projets n’étaient pas menacés directement il ne valait mieux pas s’en occuper.

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